『ペスト』における <神なき聖性> について
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概要
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La parente des visions entre la confession de Tarrou et <<Ni victimes ni bourreaux>> nous fait penser que ce personnage incarne la morale du sauvetage des corps. Cependant, lorsqu'il evoque l'idee d'un <<saint sans Dieu>>, il devoile son desaccord, apparemment leger mais en fait decisif, avec Rieux, le medecin. Extirper la justification des meurtres politiques et retrouver la paix interieure, c'est la son desir absolu. Et celui-ci est si absolu que Tarrou ne se contente pas d'accumuler des victoires provisoires et relatives. De plus, sa proposition d'organiser des equipes sanitaires ne prend pas sa source dans sa volonte de sauver des individus malades, mais plutot dans son horreur de la justification de la mort en general. Au plus profond de son caeur, Tarrou, malgre son adhesion et sa cooperation au docteur, a pour principe d'aller jusqu'au bout de sa logique ou d'assumer le <<tout ou rien>> comme Paneloux. Mais par son experience de militant international, il connait bien l'aspect dangereux de cette position, qui risque d'admettre la these selon laquelle <<la fin justifie les moyens.>> Son seul probleme : <<Peut-on etre un saint sans Dieu?>> peut donc s'exprimer ainsi : comment poursuivre son ideal absolu sans tomber dans le piege de cette these. Ceci explique son interet pour les deux vieillards d'apparence insignifiante de La Peste : le vieil asthmatique et le vieux-qui-crachait-sur-les-chats. Pour chacun d'eux, il se demande si c'est un saint, du fait de l'indifference qu'ils manifestent vis-a-vis de l'avenir. Si le vieux malade a envie de vivre longtemps, ce n'est pas qu'il compte sur le lendemain pour accomplir quelque projet, mais c'est qu'il jouit de chaque jour. Le viex jouant avec des chats peut etre considere comme detache de tout sauf du plaisir fugitif. Apres avoir parcouru l'Europe dominee par l'idee de progres, Tarrou rencontre, en Algerie, la lecon du jeune Camus : <<sans lendemain.>>Pour garder sa fidelite a l'absolu et en meme temps son innocence, il ne peut vivre que dans la succession des presents, c'est-a-dire dans le temps pietinant de la peste. Il expire au moment meme de la delivrance de la ville, juste avant le retour a la vie normale. Tarrou, qui se conduit suivant la morale du medecin, celle de Rieux-Cherea : <<sauver les corps pour que l'avenir demeure possible>>, nourrit toujours, comme Caligula, une aspiration pure et desesperee vers l'absolu.
- 中京大学の論文
- 1994-05-27