ルソーというトポロジー : 『ダランベール氏への手紙』を中心として
スポンサーリンク
概要
- 論文の詳細を見る
La difficulte de comprendre l'〓uvre de Rousseau entraine non seulement celle d'expliquer clairement les contenus de ses idees mais aussi de bien situer les contextes dans lesquels ce philosophe presente ses ouvrages. Interpreter et examiner les espaces artistiques, ces deux dimensions font apparaitre des questions ontologiques comme "Qui suis-je?" combinees a des questions topologiques comme "Ou suis-je?". En tenant compte de cette dualite qui complique les etudes rousseauistes, je me propose d'analyser les perspectives que Rousseau a ouvertes dans la Lettre a M. d'Alembert sur les spectacles. Malgre les apparences, ce texte n'appartient pas simplement au genre litteraire. Il nous montre un champ dynamique vers lequel convergent des lignes de demarcation fort diversifiees. Premierement cet ouvrage vise a attaquer l'opinion religieuse que d'Alembert a avancee dans son article "Geneve" de l'Encyclopedie. Deuxiemement il met en lumiere des conflits culturels entre la France et la ville de Geneve dans la mesure ou Rousseau critique l'introduction dans la cite protestante des theatres incarnant les splendeurs de la culture francaise. Troisiement ces collisions esthetiques ouvrent la voie a d'autres oppositions politiques et sociales dans son pays natal. En effet, les classes aisees approuvent la culture francaise etrangere au detriment de la tradition helvetique que respectent les classes populaires. Ces complications causent la difficulte de la lecture de ce texte polemique. Dans ces conditions, il convient de signaler que le penseur genevois n'est pas arrive a combattre ses adversaires aussi vail lamment que ses compatriotes le croyaient. Parmi ses partisans, certains presentent des opinions qui indiquent une meconnaissance de l'etat actuel de Geneve et une idealisation excessive du systeme traditionnel explique dans cet ouvrage. La conclusion de Rousseau est d'autant plus embarassante qu'il souligne la necessite des spectacles dans les republiques. Mais ce qui est le plus important, ce n'est pas de se contenter de parler de l'echec de Rousseau, mais d'examiner une alterite irreductible que ses contemporains ne peuvent pas bien comprendre. Pour ce philosophe errant, l'objet essentiel ne reside pas dans la protection de la situation actuelle de Geneve mais dans la recherche d'une communaute ideale qui correspond a un type de petite republique comme celle qui prevaut a Geneve. Les critiques de Rousseau portent sur un developpement unilateral de la culture et de la politique selon le mode de la civilisation francaise au XVIIIe siecle, ce qui orientera la modernisation a partir du XIXe siecle. Ces examens ont pour un but principal de mettre en cause les procedes de la modernisation qui entrainera l'emergence de grandes puissances occidentales et imperialistes au siecle suivant.
- 日本フランス語フランス文学会の論文
- 2002-11-01