プルーストとオランダ絵画
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概要
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Proust etait familier tout le long de sa vie avec la peinture hollandaise du 17e siecle; it a meme voyage a deux reprises dans le pays du Nord, mis en vogue d'ailleurs depuis le milieu du 19e siecle, comme en temoignent des ecrits de Gautier, Nerval, Maxime du Camp, etc., et aussi <<L'Invitation au voyage>> de Baudelaire. Il s'agit dans notre article de se demander comment Proust a apprecie et assimile l'art du Nord. Les <<Portraits de peintres>>, inseres dans Les Plaisirs et les Jours, nous donnent le premier indice de l'interet de notre ecrivain pour la peinture des pays septentrionaux; il met en vers, s'inspirant des <<Phares>> de Baudelaire, quatre portraits de peintres : Albert Cuyp, Paulus Potter, Antoine Watteau et Antoine Van Dyck. Le choix de ces peintres, parmi lesquels on voit figurer deux hollandais et un flamand, n'a rien a voir avec le poeme de Baudelaire. C'est le musee du Louvre qui lui a donne l'occasion d'apprecier leurs oeuvres. Eugene Fromentin d'autre part, qui l'a initie dans l'art du Nord avec ses. Maitres d'autrefois, consacre quelques pages a Cuyp, Potter et Van Dyck, don't on peut estimer, selon lui, la valeur au musee de Paris meme sans aller dans leurs pays; it incite en plus le lecteur d'ecrire un <<voyage autour du Louvre>>. Proust a suivi en effet, nous semble-t-il, l'incitation de Fromentin dans ses <<Portraits de peintres>>. Proust avait pour but, lors de son premier voyage en Hollande, de visiter une grande exposition de Rembrandt, donnee en 1898 a Amsterdam. On voit figurer nettement, dans son article sur le maitre hollandais, sa vision de l'art qui consiste a noter les memes motifs repetes dans plusieurs tableaux pour degager l'essentiel du peintre. Il y evite, chose curieuse, de mentionner ses grands chefsd'oeuvre tels que La Ronde de nuit, Les Syndics, La Fiancee juive. Il faut remarquer que son choix des tableaux est presque identique a celui d'Arsene Alexandre, critique d'art celebre a l'epoque, qui a publie un article important sur l'exposition en question dans Le Figaro ; celui-ci, en se dispensant lui aussi d'expliquer les chefs-d'oeuvre trop connus, presente d'une maniere successive une dizaine de tableaux. C'est probablement pour se distinguer du critique du Figaro que notre ecrivain a mis en pratique sa methode de critique. Certes, Theo-Burger a redecouvert Vermeer au milieu du 19e siecle, mais il y a toujours un ecart temporel entre la mise en valeur d'un artiste par les specialistes et celle du public. C'est lors de son second voyage en 1902 en Hollande que Proust a vu pour la premiere fois La Vue de Delft de Vermeer a La Haye. Son appreciation du maitre de Delft semble s'accroitre au fil des annees. Un examen de quelques editions du Guide-Baedeker montre bien que Vermeer a acquis une grande renommee aupres du public justement durant la premiere dizaine d'annees du 20e siecle; son nom est apparu effectivement, en remplacant Paulus Potter, en tant que <<heros>> du Mauritshuis de La Haye dans l'edition de 1910. Aussi constate-t-on le parallelisme de l'admiration de Proust pour Vermeer avec celle du public. Le romancier donne neanmoins a Swann le role de specialiste de Vermeer; son projet de voyage a Dresde et a Brunswick s'inspire sans doute de celui de Theo-Burger qui a suivi en fait le meme itineraire pour identifier quelques tableaux du maitre de Delft. La peinture hollandaise a revele a Proust que l'essentiel de l'art consiste dans le regard du peintre; d'ou l'idee que le style. Pour l'ecrivain, comme la lumiere et les couleurs pour le peintre, n'est pas une question de technique, mais de vision.
- 2004-03-20
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