正義と殺人 : エピュラシオンをめぐる論争と『反抗的人間』
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概要
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On sait que, juste apres la liberation de Paris, une polemique a oppose deux ecrivains resistants sur la question des collaborateurs. Face a l'epuration, Francois Mauriac prechait, dans les editoriaux du Figaro, le << pardon >> et la reconciliation des Francais tandis qu'Albert Camus, redacteur en chef de Combat, insistait sur la necessite de faire justice pour reconstruire le pays, approuvant meme les condamnations a mort. Or, apres avoir constate l'echec de l'epuration, l'auteur de la Peste a admis plus tard que c'etait Mauriac qui avait eu raison contre lui. Notre propos est d'examiner les traces de cette polemique dans le texte de l'Homme revolte ou Camus, d'apres ses propres dires, analyse les contradictions qu'il avait alors vecues. Cette reflexion est visible d'abord dans le chapitre intitule << le regicide >>, qui traite du proces de Louis XVI, car, en decrivant la pensee et l'action de Saint-Just, le << jeune procureur du roi >>, Camus recourt aux termes memes et a la logique dont il se servait pour justifier l'epuration. Il n'est pas exagere de dire que ce jeune revolutionnaire qui utilise l'echafaud pour << epurer >> la republique est le double du jeune Camus qui, dans le journal dont le sous-titre etait: << De la resistance a la revolution >>, souhaitait que la France ait << les mains pures >>. Mais il nous semble egalement possible de discerner une influence plus generale du debat concernant l'epuration dans l'ensemble de l'essai. Pour l'auteur de l'Homme revolte, en effet, l'histoire a partir du regicide peut se resumer comme une << lutte entre la grace et la justice >>. Nous soutenons que cette vision camusienne de l'histoire s'est forgee a travers la polemique contre le chretien Mauriac.
- 日本フランス語フランス文学会の論文
- 2002-10-21