解釈への抵抗:プルーストとジュネにおける隠喩的置換の問題をめぐって
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概要
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Il s'agit des fleurs donnees comme ”sujet” du texte, du texte litteraire. On donne, on fait apparaitre, fait exister, des fleurs comme sujet, sujet/objet du texte. Comment peut-on donner des fleurs? Comment offrir des fleurs sinon comme symbole de quelque chose, symbole de cette offrande inutile en soi, usage quotidien mais souvent ”hors d'usage” a proprement parler; comment offrir des fleurs si ces sujets/objets ne transportent pas en soi quelque message, quelque vouloir-dire, ou s'ils ne traduisent pas quelque chose hors d'eux-meme? Offrande inutile, geste symbolique, protocolaire et formel, dirait-on, mais y a-t-il du protocole inutile, vraiment sans interet? Il s'agit donc des fleurs dans sa double acception: comme sujet parlant et comme sujet conte; sujet parlant, car les fleurs parlent dans le texte littetraire, elles ”veulent dire” quelque chose, d'une maniere plus ou moins symbolique, meme au sein de la representation mimetique; sujet conte, rapporte, car dans le texte litteraire, les fleurs gardent toujours cette position privilegiee d'objet dominant, preponderant, de la description. Enfin qu'est-ce qui se passe quand on semble, a premiere vue au moins, refuser cette symbolisation des fleurs dans le texte litteraire? Quand un texte litteraire rempli, charge et meme abondamment de fleurs dit : ”Je pense que les fleurs ne symbolisent rien”? Est-ce seulement pour interdire d'avance des interpretations possibles et hatives, trop assurees et souvent blasphematoires comme toutes les demystifications interpretatives? Nous tenterons de poser ces questions au sujet de deux auteurs qui sont, tous les deux, marques de la predilection pour les fleurs, et qui ont ecrit tous les deux ”un livre charge des fleurs” : Proust et Genet. Si chez Proust les fleurs ne symbolisent rien, c'est parce que ce sont des signes qui resistent a toutes les analyses. Ces fleurs font deriver le desir de fixer, de devoiler la verite comme essence, en ajournant infiniment la revelation de la verite. Comme on le sait tres bien, la revelation finale de la verite artistique ne renvoie le lecteur qu'aux pages deja lues. La verite des aubepines est deja dite dans ce jeu de voilement/devoilement. Les experiences de memoire involontaire le renvoient ainsi au drame de coucher a Combray, a la premiere experience de memoire involontaire : celle de la petite madeleine. Cette boisson baptisee par le nom-de-la-mere est remarquable pour deux raisons. 1)C'est une boisson qui s'inscrit au registre floral. Il s'agit de l'infusion de tilleul. 2 )Elle donne un effet de remede devant l'emprise ecrasante de la mort. Et cette resurrection du passe arrive juste a temps, avant l'arrivee du terme final, juste en deca du commencement de travail de deuil. Avec l'incorporation du nom-de-la-mere. Par contre, les fleurs chez Genet sont donnees pour orner, couronner le mort. Elles anticipent le travail de deuil, en le repoussant, en le rendant impossible. Car avec les fleurs detachees de la couronne de Jean, son corps vivra toujours. Les fleurs ne doivent pas etre analysees; elles ne peuvent etre ni decomposees, ni fanees. Elles seront vivantes mais toujours contaminees par la mort de Jean D. Non seulement par la mort de Jean D. Car tous les textes de Genet ne sont-ils pas plus ou moins cette offrande aux morts sous la forme de poesie? Ce qui reste au lecteur, c'est d'avaler ce corps des morts, depece, morcele et dissemine dans le texte.
- 2002-02-15
著者
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